Dès
le 2 décembre Leclerc reçoit de De
Gaulle la mission de prendre Koufra afin de faire
la jonction avec les anglais en Tripolitaine en
prenant le Fezzan. De plus Koufra n'est pas n'importe
quelle place militaire: "c'est un point stratégique
du sud-est de la Libye, à 1800 kilomètres
de Fort Lamy, possédant un aérodrome
avec une escadrille de Ghiblis, un fort (El-Tag)
défendu par une garnison de 500 hommes équipés
d'armes lourdes et disposant d'une compagnie motorisée
(La Compania Sahariana di Cufra)."
Le
21 décembre 1941, c'est à Fort Lamy
et sur proposition des anglais que Leclerc, se ralliant
aux arguments du Lieutenant-colonel Jean d'Ornano
décide de se joindre aux patrouilles LRDG
(Long Range Desert Group) pour mener une action
au Fezzan. Les actions ainsi menées ont permis
de tirer de précieux enseignements qui seront
utiles par la suite.
Depuis décembre 1940, " Il a fallut
racler les fonds de tiroirs" comme l'aurais
dis Leclerc, pour monter cette véritable
expédition tant les moyens sont disparates
et peu nombreux. Les véhicules: camionnettes
Matford et Chevrolet ainsi que quelques camions
Bedford. L'armement: mitrailleuses Hotchkiss, fusils
mitrailleurs 24-29,des fusils 7-15 et des lebels.
L'artillerie: une section de canon de montagne (
en action un 75 de montagne Schneider de 1928 divisible
en 7 fardeaux transportés à dos de
chameau). L'aviation: quelques Potez et Bloch 120
ainsi que 12 Lysander et 6 Blenheim. Le tout représente
400 hommes (150 Européens et 250 Africains)
soit 250 combattants, 150 conducteurs et aides sur
environ 60 véhicules.
Le colonel Leclerc à la tête d'une
reconnaissance légère atteint Koufra
le 7 février. Après prise de renseignements
il rejoint la colonne le 10. L'aviation bombarde
koufra le 2 et 3 février sans résultats.
Le 16 février la colonne portée de
Leclerc prend la tête, suivis par l'infanterie
de Dio. Le 18 et 19 la Sahariana di Cufra est mise
en fuite. Le siège de Koufra peu commencer.
"L'artillerie" aux ordres du lieutenant
Ceccaldi tire entre 20 et 30 coups par jour tout
en se déplaçant souvent afin de rendre
les tirs des mitrailleuses italiennes inefficaces
De plus des patrouilles harcèlent le fort
afin de tester les défenses. au bout d'une
dizaine de jours les Italiens tentent de parlementer
mais Leclerc, fort de sa position et sentant qu'il
avait l'affaire en main exige de leur chef la reddition
qu'il saura rendre honorable. Le capitaine Colonna
s'incline et signe la capitulation du fort.
C'est le lendemain, le 1er mars, que le fort de
El-Tag est investi. Leclerc fait lever les couleurs
et s'exprima ainsi: Jurez de ne déposer
les armes que lorsque nos couleurs, nos belles couleurs
flotterons sur la cathédrale de Strasbourg
! C'est le Serment de Koufra.
Sources:
Espoir n°107 p6; Le Général
Leclerc et L'Afrique Française Libre 1940-1942/Actes
du Colloque International p297;Chroniques de l'Histoire:Leclerc
p27.