Maurice Poualion est né à Paris
le 20 Novembre 1900 et mourut au
Cameroun, en Afrique, le 23 Février
1957 après une vie colorée et dure
durant laquelle il prit part à l'une
des épopées les plus fascinantes
de l'histoire militaire Française
des temps modernes.
Il fit son service militaire en
1920 avant d'acquérir un brevêt
d'Ingénieur Mécanicien de l'Ecole
des Arts et Métiers. Son frère
et sa soeur ayant grandis, il
partit à la recherche d'un
emploi et se retrouva tout d'abord
comme ingénieur mécanicien
dans 'l'avionique', la naissante
industrie aéronautique
en Roumanie puis en Chine ou il
exerca ses talents sur les avions
francais Potez et Léo.
Il émigra pour participer à la
colonisation de l'Afrique où il
décida de s'établir tout d'abord
pour exploiter le bois des forêts
tropicales avant d'ouvrir son
propre atelier mécanique dans
une petite ville du plateau forestier
du sud Cameroun appelée M'Balmayo.
Lorsque la deuxième guerre mondiale
éclata, à la suite de la mobilisation
générale de Septembre 1939, il
s'enrôla comme légionnaire dans
le détachement local de l'armée
française sous le commandement
du Capitaine Dio. Celui-ci allait
être envoyé au front en France
avec son contingent quand il fut
stoppé par l'armistice de Juin
40 entre Pétain et Hitler.
Le débarquement en pirogues dans
les marais du port de Douala,
au cours de la nuit du 26 Aoùt
1940, des 24 hommes du Capitaine
Leclerc bouscula ces ordres et
le détachement Dio se rallia en
bloc à la cause de la France Libre.
Maurice Poualion signa son acte
officiel d'engagement le 27 Aoùt
1940 (voir document ci-dessous).

Formulaire d'engagement dans la
légion du Cameroun
signé le 27/08/40 devant le Capitaine
Lecomte.
Cette 'armée' devint connue plus tard
sous le nom de Deuxième Division Blindée,
l'illustre "2e DB". Maurice
participa à la mise sous contrôle
du Cameroun avec la police militaire,
à la conquête du Gabon où il fit le
coup de feu avec les pétainistes ,
à la mise en place de la division,
en convoyant du matériel de Douala
à Fort Lamy (N'Djamena) et à la 'Grande
Marche' de la campagne Africaine à
travers le Tchad, la Lybie, où il
s'illustra en sauvant le Capitaine
Dio bléssé au cours d'une opération
de nuit, le Fezzan, la Tripolitaine
, et la Tunisie. Après avoir rejoint
les alliés en Afrique du Nord, il
fut embarqué pour l'Angleterre dans
l'attente du débarquement. Ayant débarqué
en France le 2 Aoùt 1944, il combattit
avec l'armée de Leclerc au GERXV pendant
toute la 'Campagne de France' réparant
les chars et camions endommagés sous
le feu ennemi, et se trouva à la tête
de l'une des premières colonnes à
pénétrer dans Paris libéré le 24 Août
1944 (Photo) avec le groupe Dio, presque
4 ans jour-pour-jour depuis la création
du groupe à Douala. Il participa à
l'offensive des Ardennes sur Strasbourg
et l'Allemagne et finalement jusqu'au
repaire du nid d'aigle de Hitler à
Berschtesgaden.
Maurice
Poualion, au volant de sa Jeep,l'As
de Carreau
salue la foule avec son képi en entrant
dans Paris, le 24 Aoùt 1944.

Il termina la guerre comme lieutenant
de Réserve en 1946 quand
il rencontra et épousa ma mère,
elle-même veuve de guerre et résistante,
qui avait passé la guerre dans un
village des Landes à aider des échappés
juifs, français libres ou aviateurs
anglais hors de la zone occupée
en direction de l'Espagne.
Ils s'installèrent au Cameroun où
il réintégra une compagnie forestière.
Il établit ensuite sa propre affaire
de réparations mécaniques, station
d'essence et pièces détachées sous
licence Citroën à M'Balmayo. Ma
soeur et moi-même naquirent de cette
paix retrouvée. Il s'occupa de son
affaire avec succès pendant presque
10 ans quand il mourut subitement
d'un cancer du foie, le résultat
d'une hépatite mal traitée, en 1957.
Le
site de Marcel Poualion, marcel@myaccess.com.au